tag:blogger.com,1999:blog-88958189393274211742024-03-13T10:09:37.081-07:00Devevey vins de bourgogneJean Yves DEVEVEY,
Viticulteur en Bourgogne,
31 Rue de Breuil.
71150 DEMIGNY.
http://www.devevey.comdeveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.comBlogger16125tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-83244754978691920062016-05-12T09:09:00.000-07:002016-05-12T09:09:27.735-07:00Printemps 2016.Mercredi 27 avril 2016, depuis quelques jours les craintes ne cessaient de croître comme quand au loin gronde l'orage et que l'on sent dans ses tripes de paysan que quelque chose de mauvais est en marche, que l'issue ne fait guère de doute.<br />
Au point du jour, les vignes et les toits des maisons sont blancs d'une mince couche de givre que le soleil levant lèche et fait fondre. Le pire des scénarios est en cours, les vignes n'aiment pas ce phénomène de la nature, cette énième facétie, ce jeu cruel sur la Bourgogne en plein réveil.<br />
<br />
Hélas il faut déjà se faire à l'idée que la journée ne sera pas joyeuse, inutile de presser le pas, si dégâts il y a, ils ne seront visibles qu'en milieu de journée, voire en fin d'après midi après que le soleil aura fini de sécher les bourgeons cuits, ratatinés et teintés de gris et de noir, calcinés !<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwm7-dEhr5c77q9aLZIF8XSbmwhGQIYF_rHx5wbR0P3KR8ejThx0go7yo6Knh1pzlN4gI4hgGEgZ2NTM63dvZVdDlWqhaGWQhIWeQGmtfxJJacx2A5S7ylyUIwFWMTw9BFNMetO8-QgII/s1600/002.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwm7-dEhr5c77q9aLZIF8XSbmwhGQIYF_rHx5wbR0P3KR8ejThx0go7yo6Knh1pzlN4gI4hgGEgZ2NTM63dvZVdDlWqhaGWQhIWeQGmtfxJJacx2A5S7ylyUIwFWMTw9BFNMetO8-QgII/s320/002.JPG" width="240" /></a></div>
<br />
Chemin faisant on rencontre les voisins, les collègues, les amis et on prend le temps de se parler, de partager nos désillusions, notre peine qui est grande, nos inquiétudes.<br />
A la fin de la journée, le bilan est lourd, la nature n'y est pas allée de main morte et une fois de plus elle met en péril des familles déjà fragilisées par les années de grêle et de printemps capricieux.<br />
<br />
La vigne a piètre allure, toute grillée, privée de ses tendres pousses comme autant d'enfants mort-nés, elle semble avoir fait un retour en hiver. Dans les Hautes Côtes de Beaune, sur ce merveilleux terroir des Champs Perdrix, Il ne reste plus un seul bourgeon vivant. Même ceux cachés à l'ombre du cep ou d'un piquet sont pétrifiés, déshydratés, morts.<br />
Le gel a frappé là où on ne l'avait que rarement ou même jamais vu. Les bas de coteaux et les creux, logiquement exposés au gel de printemps s'en sortent plutôt bien. Les hauts de coteaux et les coteaux eux-mêmes, habituellement peu exposés au gel, sont parfois dévastés à cent pour cent.<br />
Plus généralement il n'y a presque pas eu de quartier, vignes enherbées ou labourées ont subi le même sort.<br />
Ultime injustice, ici et là quelques vignes désherbées chimiquement, jamais labourées semblent avoir moins souffert et offrent avec insolence à nos regards incrédules leurs rangs teintés de vert.<br />
<br />
Mais déjà la plante mère se rebelle, les plaies de taille cicatrisées s'ouvrent à nouveau et laissent échapper la sève comme des larmes coulant de nos propres yeux. Comme par solidarité, cette plante qui nous nourrit qui nous accompagne au long des jours de toute notre vie de vigneron, cette plante merveilleuse de résistance, de générosité et de résilience, nous montre le chemin à poursuivre. Se tenir debout, marcher encore même en boitant des deux pieds, en espérant que dès demain viendront des jours meilleurs.<br />
<br />
Devant un verre de vin, seul, je me remémore les propos des anciens, de mes ancêtres paysans, les histoires innombrables des grands-pères répétant à l'envi les récoltes perdues, les larmes des grands-mères et les histoires de leurs propres aïeux, de tant et tant de travail anéanti en quelques instants.<br />
De tout temps les paysans ont subi les assauts de la nature autant qu'ils en ont vécu. De tout temps les catastrophes et les pertes de récolte ont durci leurs vies.<br />
Puis les histoires plus joyeuses de lendemains qui chantent, les millésimes abondants suivant les années de gel !<br />
<br />
Nous allons poursuivre, à l'image de nos vignes, à l'image de nos ceps tordus par le temps et les assauts des sécateurs mais qui ne demandent qu'une chose: que l'on s'occupe d'eux quoi qu'il arrive et que l'on fasse du vin et du bon. Il nous faut tenir… tenir bon !<br />
<div>
<br /></div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-83422642455880369092013-12-08T22:33:00.000-08:002014-03-02T22:55:09.759-08:00<div class="MsoNormal">
Le bâton ou le poireau.</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Voilà, ça devait arriver. La première affaire engendrée par
la crise de la Flavescence Dorée en Bourgogne.</div>
<div class="MsoNormal">
Je vous passerai les détails techniques concernant cette
maladie qui a fait son apparition en Bourgogne il y a plusieurs années déjà et
qui a véritablement posé des problèmes en Mâconnais en 2012. Vous trouverez les
informations nécessaires dans l'excellente publication de Jacques Berthomeau. </div>
<div class="MsoNormal">
<a href="http://www.berthomeau.com/article-et-si-nous-allions-un-peu-loin-sur-la-flavescence-doree-les-accidents-essayer-de-les-eviter-c-121413824.html">ici</a></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
L'affaire, indiquée dans le lien ci-dessus, c'est la
convocation d'un vigneron de Bourgogne qui a refusé de traiter ses vignes avec
un insecticide pour diminuer les populations de cicadelles vecteur de la
maladie, comme les arrêtés préfectoraux nous y obligeaient cette année.</div>
<div class="MsoNormal">
Nous devions tous traiter trois fois en Saône et Loire et
une fois en Côte d'Or.</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Je connais Emmanuel Giboulot depuis très longtemps, c'est
lui qui m'a guidé comme bien d'autres vignerons sur les chemins de
l'agriculture biologique et biodynamique il y a vingt ans.</div>
<div class="MsoNormal">
Au sein du Groupement des Jeunes Professionnels de la Vigne,
nous avons, grâce à lui et à d'autres, suivi des formations, participé à des
séminaires, assisté à des conférences pour comprendre ce qu'étaient nos
pratiques culturales d'alors et leurs conséquences désastreuses pour l'avenir de
nos vignes, de nos terroirs voire de la planète. Avec lui nous avons réfléchi
puis avancé pas à pas vers une viticulture plus propre, respectueuse de
l'environnement et des hommes. </div>
<div class="MsoNormal">
Emmanuel, qui est aussi agriculteur céréalier, nous a alors
fait prendre conscience du retard que nous avions, en terme de gestion des
épandages de produits phytosanitaires, sur nos collègues agriculteurs (je
rappelle au passage que les traitements sont quasi incontournables même en
viticulture biologique).</div>
<div class="MsoNormal">
D'abord nous avons réduit les doses que nous préconisaient
les marchands de l'industrie phytopharmaceutique. Pour ce faire nous avons
étudié puis essayé des techniques nouvelles de pulvérisation puis redécouvert
les pratiques de labours des sols. L'abandon des désherbants chimiques nous a
montré très vite, en quelques années, combien un rééquilibrage de la flore des
vignes avait des conséquences formidables sur les écosystèmes et sur
l'équilibre de la faune. Les populations d'acariens phytophages (parasites des
la vigne), que nous avions essayé de détruire depuis les années soixante, ont
alors régressé suite au développement naturel de leur prédateur (Typhlodromus
piri), un acarien lui-même devenu notre auxiliaire sanitaire au vignoble. </div>
<div class="MsoNormal">
Ce seul exemple et il en existe d'autres, nous montre
combien d'erreurs avaient commis nos pères, aspirés par les simplifications de
leurs tâches, floués par les marchands de facilité, de bonheur immédiat et
d'horreur pour plus tard !</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Puis Emmanuel et moi avons siégé quelques années à la
commission technique du BIVB*, c'est à cette époque également que fut créé par
lui et d'autres vignerons le GEST (Groupement d'Etude et de Suivi des Terroirs),
association de vignerons bourguignons désireux d'avancer sur la connaissance
des terroirs, de leur évolution en fonction des pratiques culturales et
notamment des travaux du sol.</div>
<div class="MsoNormal">
Le moins que l'on puisse dire aujourd'hui, c'est que
certains de nos collègues siégeant à l'interprofession et plus encore les
ingénieurs de la place sortis du moule "INRA"* avaient tendance à
nous prendre pour des illuminés ou de gentils trublions. Vingt ans plus tard
nous constatons que nos idées de l'époque sont reprises par ceux-là même qui
les mettaient en doute. Nous nous en félicitons, mais que de temps perdu.
Aujourd'hui rares sont les vignerons qui désherbent encore chimiquement leurs
vignes et qui traitent sans se soucier de la pertinence de leurs actions. Le
vignoble de Bourgogne a repris des couleurs, la qualité des vins a progressé
celle de l'eau mettra plus de temps.</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Enfin, Emmanuel et moi étant tous deux nés à Beaune de
familles installées dans la plaine éponyme, nous avons ferraillé pour essayer
de conserver l'appellation Bourgogne dans une zone qui certes n'était pas des
plus renommées ni des plus adaptées à la production de crus bourguignons mais
qui avait à coup sûr la capacité à produire des vins très agréables et qui,
pour peu que l'on ait accepté d'adapter des modèles de production moins coûteux
que le classique <st1:metricconverter productid="10 000 pieds" w:st="on">10 000
pieds</st1:metricconverter> par hectare, aurait pu fournir aux amateurs de
cépages bourguignons des vins d'un excellent rapport qualité-prix. </div>
<div class="MsoNormal">
Ces techniques sont aujourd'hui à l'ordre du jour, mais le
vignoble de la plaine de Beaune s'est réduit comme peau de chagrin. Le train
est passé et nous avons migré vers la Côte. </div>
<div class="MsoNormal">
Je laisse au lecteur le soin d'imaginer pourquoi le soutien
de nos pairs ne fut qu'un léger souffle d'apparente politesse. </div>
<div class="MsoNormal">
Le jour où notre dossier, solide et argumenté, soutenu par
les experts de l'institut, arriva devant le comité National de l'INAO, le
président de l'INAO Bourgogne, représentant
de notre belle région, nous fit l'honneur de son absence, ayant omis
d'informer ses collègues bourguignons du dossier à défendre ! Circulez, y'a
rien à voir. </div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Toutes ces précisions pour vous dire que cet homme,
aujourd'hui en passe de se retrouver sur le banc des accusés n'est pas un
perdreau de l'année, ni un écervelé, ni un égoïste.</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Il s'est développé sur le web un certain nombre de signes de
soutien, ce qui prouve que l'affaire sensibilise l'opinion et que la démarche
d'Emmanuel, ne plongeant pas dans l'indifférence, n'est pas sans fondement. Une
page Face Book a été créée avec des interventions nombreuses souvent teintées
d'ignorance sur le sujet et de conneries qui ne servent pas la cause. Comme
toujours me direz-vous, les mêmes conneries étant d'ailleurs assez abondantes
dans les médias en général. Confusions, approximations, affirmations définitives
et fausses etc. </div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Emmanuel Giboulot
n'est pas, j'en témoigne, un de ces extrémistes peint en vert que je ne sais quel dogme guide aveuglément.
Il n'est pas un illuminé, il est un homme de convictions durement apprises et
non de certitudes gratuites.</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Cet homme est un paysan éclairé, altruiste, craignant que
l'agriculture du vingtième siècle nous conduise à notre perte.</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Cet homme s'est fait pincer pour une seule raison: son
honnêteté absolue, totale !</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Il aurait sans aucun doute pu utiliser un des nombreux
subterfuges que génère immanquablement toute réglementation pour éviter ce
traitement ni vu ni connu.</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Lui n'a pas triché, lui c'est un homme debout fidèle à ses
engagements, fier de ce qu'il a toujours fait pour produire des vins authentiques
et de qualité, lui c'est un homme digne, digne de son rang et de son métier de
paysan.</div>
<div class="MsoNormal">
Dans son rapport remis récemment au Président de la République,
Philippe Bélaval, président du Centre des Monuments nationaux dit que le grand
homme républicain est : <i>" celui qui,
face à une nécessité écrasante, n'a jamais baissé les bras et a su dire non,
sans accepter la fatalité".<o:p></o:p></i></div>
<div class="MsoNormal">
Un jour révolutionnaire ou plus simplement progressiste bon
pour la potence et demain héros enfin reconnu, réhabilité et décoré à titre
posthume.</div>
<div class="MsoNormal">
Dans quelques années, quand aura tourné le vent de la
panique, que les peurs seront apaisées, que l'expérience aura prouvé une
nouvelle fois que les canons à insecticides n'ont pas l'efficacité de l'intelligence collective,
que la solidarité est plus forte que la fracture, on devra lui accrocher le
Poireau au revers tant son mérite aura été grand et agricole !</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Alors Messieurs les censeurs, Monsieur le procureur, si
bientôt vous poursuivez Emmanuel Giboulot, s'il est par un tribunal condamné,
c'est à un honnête homme que vous donnerez du bâton. </div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Est-ce cela la justice ? </div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Dans ce cas, elle ne saurait être exemplaire.</div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<i>*BIVB: Bureau
Interprofessionnel des Vins de Bourgogne.<o:p></o:p></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal">
<i> INRA: Institut National de la Recherche
Agronomique.<o:p></o:p></i></div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-11120018525548874032013-11-12T03:02:00.001-08:002013-11-14T09:54:49.876-08:00<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Saint Martin – Saint Tourmentin.</div>
<o:p> </o:p><br />
<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Il faisait frisquet ce matin au monument aux morts où nous
étions de moins en moins nombreux à écouter l’édile ânonner le discours du
Secrétaire d’Etat aux anciens combattants.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Plus d’anciens combattants de la grande guerre depuis
longtemps, quelques anciens ayant connu la dernière et peut-être la résistance
et quelques anciens de la guerre d’Algérie qui a toujours du mal à dire son
nom.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Enfin ce matin il y avait quand même un regain d’intérêt
pour certains, les municipales approchent…</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Mais il faisait beau, très beau même, l’été de la Saint
Martin ! </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Les pigeons blottis au soleil sur le clocher nous ont proposé
un ballet aérien dans l'azur éclatant, motivés qu’ils furent par les
« boum boum » de la grosse caisse de<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>la fanfare. Ils quittèrent leur perchoir le temps des marches
militaires, pour y revenir au moment du vin d'honneur une fois les tambours
posés.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Vraiment une belle journée et pourtant la Saint Martin, au
nom volé dans le calendrier par l’armistice, c’est aussi la saint Tourmentin
comme disait mon père.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p>Aujourd’hui moins qu’hier certes, mais c’est toujours le temps du paiement des fermages et des tourments. C’est l’heure de régler les
comptes et de faire le bilan de campagne, non guerrière, mais viticole.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Autrefois à la Saint Martin, on payait tout ce qui était dû
depuis une année, les fermages, les travaux du maréchal ferrant, du charretier
et j’en passe.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Aujourd’hui, ne reste "que" les fermages à payer
au 11 novembre pour les vignerons dont je suis et qui ne sont pas propriétaires.
Et après deux années de récoltes misérables ce sera bien la Saint Tourmentin. Il y aura certes quelques propriétaires aimables et qui ne
sont pas dans le besoin pour faire un effort sur les délais de paiement, sur le
montant même, c'est très rare mais ça existe !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Quoi qu'il en soit il faudra trouver l'argent pour payer.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Deux années de misère disais-je, avec un printemps frais et
humide, un été qui ne peut plus rien faire pour rattraper ce qui est perdu et
puis enfin, un automne humide comme l'aiment les champignons. </div>
Le mois de mai ne nous a pas donné les raisins que nous
espérions, ils étaient petits. Même si nous nous y attendions puisqu'ils
étaient nés dans les bourgeons au printemps 2012 qui ne fût pas beau ni chaud, le
froid excessif de juin les a de plus fait filer* en grand nombre. Enfin la pluie vint s'ajouter au froid au moment de la fleur
et la pollinisation se faisant mal, la coulure** vint encore entamer le
potentiel de récolte.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Au vu de ce printemps 2013, il y a de très fortes chances
pour que les raisins de 2014 cachés au cœur des bourgeons formés en juin
dernier ne soient pas non plus très gros ni très nombreux.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
J'ai souvenir
aujourd'hui d'un éditorial fort maladroit dans Bourgogne Aujourd'hui, pointant du doigt le peu de volonté des vignerons de Bourgogne à ébourgeonner sévèrement
au printemps 2013. Qu'aurions-nous récolté si nous avions bêtement agit de la
sorte ?</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
La taille, l'ébourgeonnage, nous connaissons, c'est le cœur
de notre métier, il me serait agréable de ne pas recevoir de leçon des
journalistes quand je ne leur donne pas de leçon de rhétorique <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>ni d'écriture.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p>Parenthèse fermée, l'été ne fût pas particulièrement
clément, nous apportant son lot d'orages dévastateurs, mitraillant de grêle les
vignes faiblement garnies de fruits.<a href="https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=8895818939327421174#editor/target=post;postID=3781726689126031483;onPublishedMenu=allposts;onClosedMenu=allposts;postNum=3;src=postname">une journée d'été...</a><br />
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Septembre dans ses premiers jours, nous apporta quelques réconforts
et sauva probablement un millésime bien mal engagé. </div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
C'est souvent comme cela lorsque printemps et été font
défaut, septembre joue les Saint Barnabé.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Puis revint la pluie et quelles qu'aient été les dates retenues
par les vignerons, les vendanges ne furent pas une vraie partie de plaisir.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Chacun en conscience ayant fait son choix de vendanger tôt ou
d'attendre. Chacun ayant choisi selon les connaissances qu'il a de son vignoble,
de son travail, avec ce savoir faire qui lui est propre.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Au final la catastrophe fût évitée une fois encore,
l'intelligence et le travail ayant lutté de concert contre les hostilités venues
d'on ne sait où.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Dieu soit loué comme le poulet, nous aurons de quoi répondre
en partie au marché !</div>
-Peu de vin, mais plutôt de qualité en attendant mieux - <br />
Après
les trente <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>glorieuses passées nous
sommes sans doute dans un cycle moins favorable à la spirale formidablement
qualitative que nous avons jusqu'ici vécue.<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjT424-uU0kr-DmM5-w5ci0BQk_ZXed0LlleWVkY45Jf0e6Qzy5-yazjl1B8Qt3OjdOqAbAD6jHkoPM1IVNA-d3hyphenhyphenioh9sTDEpAWmDXxnghtu4ix7SxcfsrYGwjWDBPJYan1wO1vJ5NRQg/s1600/005.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a> </div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Ce soir, la bise souffle encore plus tranchante que ce matin
et moins que demain à moins qu'elle ne tienne pas. Le feu crépite dans le poêle à bois, la nature s’engourdi.
En fin de semaine la vente des Hospices de Beaune attirera les feux des médias, foules et
verres réchaufferont les cœurs, puis le Beaujolais nouveau annoncera
l’hiver<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>prochain et nous irons aux
vignes tailler à nouveau chaque pied en espérant, comme nous l’avions fait l’an
dernier, que la nature se montrera plus généreuse en 2014.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Demigny, le 11 novembre 2013.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt 18pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 10pt;">* Filer se dit des raisins qui au lieu
de se former en inflorescence se transforment en vrille.<o:p></o:p></span></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt 18pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 10pt;">**Coulure = mauvaise fécondation des
fleurs de vigne qui donnent des grains de petite taille (millerandage) ou qui
tombent au sol dès la fin de la floraison.<o:p></o:p></span></i></div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-33395332054646793552013-10-24T07:17:00.000-07:002013-11-11T05:31:45.085-08:00Chansonnette aux hygiénistes, moralistes et autres pisse-vinaigre de notre douce France.<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 10pt;">La marche des ampaafés .<o:p></o:p></span></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="font-size: 10pt;"><o:p> </o:p></span></i></div>
<span style="font-size: 10pt;">Ils tirent toutes les alarmes</span><br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 10pt;">Ils veulent nous rendre
heureux</span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 10pt;">Ils prétendent que les
charmes<o:p></o:p></span></div>
<span style="font-size: 10pt;">Du vin sont dangereux<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 10pt;">Qu’est-ce qui les fait
marcher<o:p></o:p></span></div>
<span style="font-size: 10pt;">Les ampa-a, les ampaafés<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">Qu’est-ce qui les fait
marcher<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">C’est la moralité<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 10pt;">S’ils remplacent le vin
d’messe<o:p></o:p></span></div>
<span style="font-size: 10pt;">Par de l’eau distillée<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">On leur bott’ra les fesses<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">Pour le salut des curés<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 10pt;">Qu’est-ce qui les fait
marcher<o:p></o:p></span></div>
<span style="font-size: 10pt;">Les ampa-a, les ampaafés<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">Qu’est-ce qui les fait
marcher<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">C’est la crédulité<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 10pt;">S’ils désertent les comptoirs<o:p></o:p></span></div>
<span style="font-size: 10pt;">Pour nous éviter c’est<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">Qu’ils traversent l’histoir’<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">Tous au pas cadencé <o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 10pt;">Qu’est-ce qui les fait
marcher<o:p></o:p></span></div>
<span style="font-size: 10pt;">Les ampa-a, les ampaafés<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">Qu’est-ce qui les fait
marcher<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">C’est la sécurité<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 10pt;">Ce sont de pauvres mecs<o:p></o:p></span></div>
<span style="font-size: 10pt;">Et nous aurons leur peau<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">Sauf s’ils nous tuent avec<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">L’argent de nos impôts<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 10pt;">Qu’est-ce qui les fait
marcher<o:p></o:p></span></div>
<span style="font-size: 10pt;">Les ampa-a, les ampaafés<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">Qu’est-ce qui les fait
marcher<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">C’est la cupidité<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 10pt;">Mais à l’heure dernière<o:p></o:p></span></div>
<span style="font-size: 10pt;">Tous ces crétins fieffés<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">On les mettra en bière<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">Ils seront mortifiés<o:p></o:p></span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="font-size: 10pt;">Ils pourront plus marcher<o:p></o:p></span></div>
<span style="font-size: 10pt;">Les ampa-a, les ampaafés<o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">Ils pourront plus marcher <o:p></o:p></span><br />
<span style="font-size: 10pt;">Ils seront mortifiés <o:p></o:p></span><br />
</div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-33121268553375308462013-07-24T11:20:00.002-07:002013-07-28T09:59:32.019-07:00Lettre ouverte au patron de la RVF.<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Monsieur Saverot,</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Il est revenu à mes oreilles par radio-bout-de-vigne (c’est ainsi que nous appelons chez nous la fréquence « potins des vignobles ») que vous aviez publié les termes de mon courroux occasionné par votre dossier sur la Côte Chalonnaise ( RVF n° 570, avril 2013) dans votre dernier numéro (570 spécial millésime 2012).</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Si je n’ai pas réagi plus tôt, c’est que je fus accaparé par quelques tâches au vignoble dont la nature parfois généreuse ne nous laisse pas toujours le libre arbitre, veuillez m’en excuser.<o:p> </o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Toutefois, permettez que je m’étonne que vous eussiez choisi la rubrique courrier des lecteurs pour publier<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de manière partielle ma missive électronique.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Si je fus agréablement surpris que vous prîtes le temps de m’appeler personnellement au téléphone après réception de la susdite, vous me voyez bien désagréablement surpris de cette publication et de la réponse que vous portez perfidement à la connaissances de vos nombreux lecteurs passionnés qui comptent parmi eux de nombreux professionnels souvent perplexes mais néanmoins assidus ! (70 000 viticulteurs, plus les négociants, les œnologues, le courtiers, et autre professionnels cavistes, restaurateurs, etc…, ça laisse peu de place<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>aux amateurs dont vous prétendez qu'ils sont 45 000 à vous lire et qui soit dit en passant, s’ils sont par vous dupés, seront comme il va de soit les derniers à l’apprendre).<o:p> </o:p><br />
<o:p>Et puis puisque vous voulez jouer à celui qui pisse le plus loin, même si j'ai toujours trouvé ce jeu ridicule, je produis en moyenne 45 000 bouteilles par an et sauf à penser que chacune d'elles est bue par une seule personne, j'ai beaucoup plus de succès que vous et d'ailleurs sans vous et de plus dans une quinzaine de pays. </o:p><br />
<o:p></o:p><br />
<o:p>Et puisque vous avez choisi de me répondre sur votre terrain privilégié, je vous renvoie aujourd'hui la balle depuis le mien qui ne compte pas d'abonné mais quelques lecteurs que je salue et remercie au passage.</o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Votre démarche sous-entend que je sois moi-même lecteur de la RVF, ce qui ne m’arrive qu’à l’occasion d’un rendez-vous chez mon coiffeur et d’aucuns vous diront que j’ai couramment le poil hirsute et ne fréquente guère ce vénérable artisan !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
De plus, lors de notre longue conversation téléphonique qui amputa mon précieux temps de presqu’une heure, nous étions convenus au final que nos opinions demeuraient divergentes, mais que l’échange avait été courtois. J'avais cru bon de vous préciser que je ne cherchais pas par mon courriel à créer une quelconque polémique stérile comme il en existe beaucoup ces temps-ci et particulièrement sur les réseaux sociaux. Non, je m’adressais simplement au patron de la revue pour lui signaler ce que je considère comme une aberration : à savoir qu’un dégustateur qui par ailleurs vend différents produits à des vignerons qu’il évalue me semblait relever d’un conflit d’intérêts que la morale, sinon la loi, réprouve.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Il me semblait de fait évident que notre échange devait rester discret et qu’il n’était pas nécessaire – pour vous comme pour moi - d’en faire état !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Or vous avez choisi de porter ce débat sur la place publique, sans mon consentement et comble de muflerie, sans m’en informer.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Pour compléter votre publication, permettez que je porte à la connaissance du lecteur l’intégralité de mon propos :</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;">Cher Monsieur,</span></i></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;">Je viens de prendre connaissance de votre dossier spécial côte chalonnaise dans votre dernier numéro de la revue du vin de France, la lecture a suscité chez moi quelques interrogations.<o:p></o:p></span></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;">Je me suis donc rapproché du BIVB afin de connaitre le déroulement des dégustations qui nourrissent ce genre de dossier. <o:p></o:p></span></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;">Quelle ne fût pas ma surprise de m’entendre expliquer que le dégustateur agissait seul, sans la présence d’un professionnel vigneron ou d’un représentant des ODG concernées, voire d’un huissier.<o:p></o:p></span></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;">Quel ne fût pas mon étonnement de me voir confirmer que les notes attribuées par votre dégustateur étaient ajustées en fonction des niveaux des appellations ? Comme vous l’avez par ailleurs vous-même justifié dans la RVF, cela suppose que tout est possible, y compris de renvoyer la balle aux annonceurs qui comme par hasard sont toujours bien notés ! <o:p></o:p></span></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;">Quel ne fût pas mon courroux de m’entendre confirmer que votre dégustateur, dont je ne remets pas en cause les compétences, est par ailleurs un commerçant ayant des relations mercantiles avec les vignerons dont il déguste les vins.<o:p></o:p></span></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;">Ceci corrobore amplement le fait que ses clients et ses copains soient bien notés et que ceux ayant eu avec lui quelques problèmes relationnels soient absents de la sélection.<o:p></o:p></span></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;">Je n’avais pas une grande confiance dans votre journal que je connais depuis trente ans et que j’ai vu évoluer. Aujourd’hui, au vu des conflits d’intérêts que révèle le fonctionnement des dégustations et de la publication des résultats, j’ai à l’égard de votre travail une sensation de nausée irrépressible.</span></i><br />
<br />
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;">Il me semble qu’il serait temps de réagir et de recadrer tout cela avant que vous ne perdiez le peu de crédibilité qu’il vous reste aux yeux des acteurs de la filière viticole, car pour avoir largement évoqué cette affaire avec des collègues de toutes régions et des prescripteurs de tous ordres, je puis vous dire que mes sensations sont largement partagées, ce que je regrette sincèrement pour les consommateurs, amateurs de vins de notre pays et lecteurs bernés par la revue, surtout s’agissant des novices !<o:p></o:p></span></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;">Dans l’attente de recevoir vos impressions sur ces consternantes pratiques, <o:p></o:p></span></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;"> </span></i><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: Calibri;">Veuillez agréer cher Monsieur, l’expression de mes sincères salutations</span></i></div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
Ceci précisé, il apparaît que vous avez bien évité de publier l’essentiel de mon propos et qui concerne le conflit d’intérêts.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Votre titre lui-même un peu grandiloquent<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>évoquant en caractère gras « la théorie du complot » prête à sourire. Comparer notre petite escarbouille à des affaires internationales !! ho là là, Monsieur Savrot, vous me flattez !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Evoquer une police,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>un anonymat… enfin nous ne sommes plus sous Vichy Monsieur le Procureur !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Vous en appelez à l’histoire et aux personnalités qui collaborent ou ont collaboré à la RVF en citant des professionnels émérites et reconnus de tous, que vous qualifiez de réputés et d’intègres… je ne les conteste pas ces personnages historiques du « mondovino », mais Mr Baroin…tout de même, veuillez ne pas mélanger torchons et serviettes !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Un camelot de campagne, qui gonfle son égo en bavouillant quelques propos iniques sur notre travail… c’est remarquable, comme dirait le « taulier » on se gondole grave dans les contours de vignes en se narrant ces derniers jets de plume ;</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Jugez plutôt à propos d’un Rully : « <em>fraîcheur complète et salivante qui rappelle un Puligny</em> »</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p>Quel talent ! Quel à propos pour celui qui se prétend défenseur du terroir ! </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Ainsi les terroirs de la Côte Chalonnaise n’auraient de valeur et d’intérêt que dès lors qu’ils seraient semblables à leurs voisins-stars des côtes de Beaune ou de Nuits… affligeant ! </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p>Remarquez qu’écrire des pages entières de commentaires sur des vins que personne ne lit sauf les producteurs eux mêmes, ça relève de l’exploit ! En tout cas je n’ai jamais trouvé rien de plus emmerdant à lire, à part peut-être un discours du maire de ma commune.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Ce cher Guillaume, qui s’apitoie sur son sort en prétendant regoûter les vins qui ne lui ont pas plu au premier abord pour ne pas léser les producteurs, peu lui importe de massacrer des cuvées entières en vendant des bouchons foireux et qui détruisent une année entière de travail puis de n’assumer aucune des conséquences désastreuses de ces méfaits !<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
En revanche il lui importe de bien noter quelques vignerons très sollicités pour pouvoir ensuite vendre leurs vins en se targuant d’être parmi leurs allocataires privilégiés !<o:p> </o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Monsieur Saverot, outre que la publication de votre réponse partielle à mon courrier amputé est malhonnête, vos arguments sont affligeants de maladresse et de fausseté. </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Vous pensiez à votre profit détourner mon propos mais vous vous êtes vautré dans votre colère et votre condescendance.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Rassurez-vous, je ne suis qu’un petit vigneron-trublion, mais votre réaction même, par sa violence et ses à-peu-près, prouve que j’ai mis le doigt là où ça fait mal à votre mauvaise foi !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Et si j’en juge par les remarques et coups de fils que j’ai reçus depuis votre publication, mon avis est assez largement partagé ; Il est même des vignerons qui m’ont qualifié de courageux, d’autres plus triviaux de « couillu » !!! y aurait-il quelques risques à dire ce que l’on pense, ce que l’on croit être la vérité ? Auriez-vous quelque pouvoir de nuisance à l’égard du vigneron que je suis ? Quel est le réel pouvoir de cette ancienne institution de Revue sur le vin, vieillissante et que vous êtes en train de fusiller ? </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Serai-je à jamais banni de vos colonnes ? </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Recevez cette confidence, la seule fois où j’eu les honneurs de votre revue, ce fût grâce au parrainage de mon mentor dont je ne citerai pas le nom pour ne pas lui faire de mauvaise publicité mais qui est un célèbre vigneron de Meursault et mon néanmoins ami.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Soyez en tout cas certain que je n’ai pas contre la presse en général et du vin en particulier, quelque grief que ce soit. Le plus beau compliment que l’on me fit en 20 ans de carrière, vint de votre auguste confrère : « Bourgogne Aujourd’hui » qui écrivit à mon endroit : « Jean Yves Devevey produit depuis plusieurs années des vins qui font honneur à la Bourgogne »</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Voyez Monsieur Saverot, de cela et donc de mon travail je suis très fier. Rien ne peut m’honorer plus que d’être digne de<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>LA BOURGOGNE, même si je ris souvent des imbéciles heureux qui sont nés quelque part car je pratique assez couramment l’autodérision. </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Je ne vous souhaite qu’une seule chose Monsieur Saverot : d’être vous-même fier de votre travail…</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<br /></div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-37817266891260314832013-07-24T01:12:00.000-07:002013-07-28T10:26:09.639-07:00Une journée d’été presque comme les autres.<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Mardi 23 juillet 2013, levé tôt après une courte nuit. Météo France annonçait des orages possiblement violents localement. La veille j’avais terminé le rognage des vignes de la Chaume à Rully un peu avant vingt deux heures, il faisait presque nuit. C’est important de ne pas laisser sous la pluie, les jeunes pousses plus sensibles que les autres au mildiou déjà présent ici et là sur les plus vieilles feuilles après le printemps pourri que nous avons connu.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p>Tasse de thé vert avalée en vitesse et préparation du pulvérisateur. Vers huit heures, départ pour Rully et la côte Chalonnaise à nouveau, après que la rosée du matin fût tombée. Les vignes sont belles, quelques taches de mildiou ça et là, il va falloir être vigilant jusqu’en septembre, les vendanges s’annoncent tardives. Elles n’ont pas produit beaucoup en 2012 suite à la grêle de 2011 mais cette année, même si le froid du printemps a éclairci les raisins il y a une récolte moyenne si ça tient jusqu’au bout.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Retour dans « l’entrecôte » vers dix heures trente. J’aurais dû alors enchaîner les autres parcelles mais quelques imprévus m’attardèrent au bureau et à la cave. Tant pis je terminerai en début d’après-midi même si un traitement en pleine chaleur n’est pas idéal, on ne maîtrise pas tout.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Repas rapide et vers treize heure, départ pour l’autre côte... celle de Beaune. Traitement à Volnay sans problème, les vignes sont belles, les raisins assez petits et clairs mais en nombre suffisant pour une belle récolte. Après les deux orages de grêle de 2012 et une récolte record (quatre pièces dans un peu moins d’un hectare), on vendangera tard mais si ça va jusqu’au bout et que septembre est beau, ça ira.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p>Passage à Beaune, cette vigne des Pertuisots 1<sup>er</sup> crus, c’est mon bonheur de vigneron, elle est toujours belle et en santé, le sol se cultive bien il est équilibré après quatorze années de travail, d’attention, de soins en tous genre. La partie du bas, la plus vieille, sélection massale, est magnifique. Beau feuillage, raisins bien formés et réguliers, un peu de millerandage mais pas trop, tout ce que l’on attend de sa vigne. La partie du haut, clones sur SO4 est un peu moins vigoureuse mais se porte bien.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
La terre est superbe de souplesse et de richesse après des années de labours d’enfouissement de l’herbe pour la structurer et la nourrir.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Malgré la grêle en 2012, la récolte avait été convenable<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>6 pièces pour un peu plus d’un demi hectare, d’habitude elle en produit huit voire neuf, c’est une très belle vigne, lorsque j’aurai mon cheval, j’essaierai de la cultiver avec lui. Pour cette année si ça va jusqu’au bout ce sera une belle récolte, mais on ne la tient pas encore.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
14h 30 départ de Beaune direction Nantoux, ici aussi les vignes sont belles bien que très peu chargées en raisins suite à la grêle dévastatrice de l’année dernière. Là aussi les records avaient été battus, 7 pièces de vins dans trois hectares de vigne !</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Mais cette année c’est beau et il ne faut pas traîner car les cumulus montent au nord sur la vallée de l’Ouche et il faut traiter avant la pluie. Quelques rafales de vent de Nord-Est secouent les arbres et les haies alentours, rien de plus.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p>15 h 45, je termine sous les roulements non pas du tambour mais du tonnerre. Je charge le tracteur sous deux ou trois gouttes, le nuage noir qui tourne depuis une heure est planté vers Savigny, vers Beaune, de l’autre côté des collines. Par précaution je mets le sac de bouillie de cuivre –sac en papier- dans la cabine du Land Rover. </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Je redescends vers le village, face à moi la montagne de Volnay s’est embuée de nuées grises et blanches. A l’est le gros nuage crève et déverse son contenu sinistre sur Beaune. Devant la mairie quelques coups secs et violents me surprennent. Deux ou trois gros grêlons s’éclatent littéralement sur le bitume brûlant.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
A la carrière de Nantoux, il pleut de grosses gouttes, en arrivant vers Pommard c’est l’enfer, des grêlons, entre billes et balles ping-pong s’éclatent sur tout ce qu’ils trouvent, frappent, hachent, massacrent. Je m’arrête sous un noyer pour ménager la tôle du Land Rover et attend en espérant que Beaune et Volnay tout proches soient épargnés. Des noix cueillies par les glaçons viennent rouler sur le capot du Land. Dans mon dos, le ciel de Nantoux reste clair.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Au bout de dix minutes de coups incessants - une éternité - la boue a envahi la route mais les grêlons sont plus petits et moins nombreux, je repars.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
A ma gauche le talus des Harvelets a glissé sur la route, au-dessus les vignes sont hachées et battues par le vent et la pluie. Plus loin au pied du mur de la Commaraine un amas de grêlons de quarante centimètres de large et<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>d’une dizaine d’épaisseur tient au frais les herbes hachées.</div>
Je pense à Benjamin et au Clos des Epeneaux un peu plus loin qui n’a pas pu être épargné.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Je descends vers l’ancienne gare de Pommard, les voitures sont à l’arrêt, la route est un torrent<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de boue qui descend du coteau par tous les chemins, le chemin de la combe de Lulunne ressemble à un affluant boueux<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>de la départementale, je sens rouler les cailloux sous les pneus du Land qui avance imperturbable, traînant sa remorque chargée de l’emjambeur qui n’aura pas besoin de passer par l’aire de lavage.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Les grêlons continuent à frapper tantôt plus clairsemés, tantôt plus serrés mais toujours avec une violence douloureuse aux oreilles. Je perds l'espoir que les Pertuisots aient été épargnés.</div>
A la pointe des Tuvilains, l’eau boueuse<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>semble transporter toute la terre du coteau, le chemin des vignes Franches est une rivière en furie.<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLizAew2Qzo4f_hf0ymgMnN_qKfV_T5WCIbqHH6dzJBb1zUCy0pO3Q1zzekz5H97Sj_k4jEQthzVuT0hozPtox1g81GaCHRgSQSZxytFBFAmj4o8ot0BpCXVK-s1MTHtHlSUovE3MDCo8/s1600/009.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhLizAew2Qzo4f_hf0ymgMnN_qKfV_T5WCIbqHH6dzJBb1zUCy0pO3Q1zzekz5H97Sj_k4jEQthzVuT0hozPtox1g81GaCHRgSQSZxytFBFAmj4o8ot0BpCXVK-s1MTHtHlSUovE3MDCo8/s320/009.JPG" height="320" width="240" /></a></div>
Le Clos Landry est en guenilles, j’arrive aux Pertuisots, pas de quartier, c’est la désolation.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Demi-tour, direction Volnay avec l’espoir que la grêle n’aura pas dépassé Pommard.</div>
Je croise David. Sous l’averse, vitre des voitures entre-baissées : c’est massacré lui dis-je.<br />
Mines déconfites : à plus tard.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Entre Pommard et Volnay les torrents de boue affluent de partout, la route qui descend vers la 74 est une rivière en crue, les bouches d’égouts crachent des gerbes d’eau marron à un mètre de hauteur, le vent souffle en bourrasques cinglantes, la pluie semble tomber presqu’à l’horizontale, la buée a envahi les vitres du Land, j’aperçois la vigne de la Gigotte, suffisamment pour penser que là aussi la récolte est en partie faite.</div>
Je pense aux copains dont le vignoble se répartit de Volnay à Savigny ou sur l’une ou l’autre de ces seules communes. J’aurai peut-être la chance de voir Rully et Nantoux épargnés, peut-être ( ?)<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Retour à Demigny, le village est sous les eaux mais il n’y a pas eu de grêle ici, j’allais dire malheureusement, j’eu préféré perdre mon petit jardin et garder les raisins de la Côte. Je regarde tomber la pluie et le pluviomètre déborder; je cherche un réconfort au frigidaire, il fait lourd, j'ai soif ! </div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh25OUI1ddx3z_ju-a-w2jqZQzQ_KJEr2BovqwgEiaG_fb9iJlyeibWuJwq9FiuZxNYHyOge7jtJ59uRt_9WlTYg3UutL2BVR9uKyvgzmRXIfMcAD1xqMDMQeTv86EsuCWGZa3aoKLOqNU/s1600/011.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh25OUI1ddx3z_ju-a-w2jqZQzQ_KJEr2BovqwgEiaG_fb9iJlyeibWuJwq9FiuZxNYHyOge7jtJ59uRt_9WlTYg3UutL2BVR9uKyvgzmRXIfMcAD1xqMDMQeTv86EsuCWGZa3aoKLOqNU/s320/011.JPG" height="320" width="240" /></a></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Vers 19h00 retour dans le vignoble, après un coup de fil rassurant de Stéphane, je sais que Rully n’a pas été touché.</div>
A Volnay le vent a anéanti le travail des employées qui avaient passé des heures au palissage, il faudra reprendre les pieds et ce qui reste de leurs branches une à une, les raisins sont presque tous touchés j’estime à 50% le volume de récolte perdue.<br />
Un crochet par Nantoux, rassurant, il n’est tombé que quelques millimètres d’eau et pas de grêle.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
En redescendant vers Pommard j’observe le balai des camionnettes des vignerons qui font l’inventaire sinistre des dégâts. Les visages sont fermés, les saluts bien las. Les regards pleins de désespoir.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Je retrouve David dans les Pertuisots, nous visitons nos vignes respectives, désolés mais fatalistes, c’est notre destin de vigneron, la nature nous contraint, qui que nous soyons quoi que nous fassions. 70 à 80% de perte selon moi, David est un peu plus optimiste.</div>
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCPcYs3OluNb97fDqFxcNrsALcnNauSnoLc5wY2RWJjtBoyrLQyOKJZiIvbD3b_pigLO1Nu473PPMYv2dWtKKIw1oeudGS5UWnyND1GTZjkufDe-FZpCBtEhMCcpCzpC3EyZO4zViW6Oo/s1600/015.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiCPcYs3OluNb97fDqFxcNrsALcnNauSnoLc5wY2RWJjtBoyrLQyOKJZiIvbD3b_pigLO1Nu473PPMYv2dWtKKIw1oeudGS5UWnyND1GTZjkufDe-FZpCBtEhMCcpCzpC3EyZO4zViW6Oo/s320/015.JPG" height="320" width="240" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Nous gardons notre humour même s’il est un peu moins gaillard et descendons au Café du Square pour un verre de réconfort. Bière ? vin ? Bière pour commencer, il faut être économe…</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Dom arrive, dégaine estivale, Champagne dit-il. J’aime son humour.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Demain il faudra remettre l’ouvrage sur le métier et continuer. Météo France nous a mis en vigilance orange, si ça doit recommencer, que tombe où ça veut mais pas à Rully ni à Nantoux si ce n’est pas trop demander. Je me dis qu’au moins il y aura peut-être là une récolte, si ça va jusqu’au bout ! </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
</div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-56928830908989422472013-05-06T11:02:00.000-07:002013-05-06T11:02:01.232-07:00Pensées vigneronnes
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Dos courbé, genoux fléchis, j’avançais pas à pas, les mains
affairées aux tâches habituelles du printemps à la vigne, elles allaient
presque malgré moi supprimer ici quelques bourgeons superflus, là quelques
herbes folles, arrachant à la terre une ronce vicieusement poussée tout contre
une souche ou encore, au pied d’un piquet d’acacia grisé par le temps, un jeune
noyer poussé d’une noix tombée du bec d’un corbeau malhabile. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span></div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
A chaque pied elles renouvelaient leur geste précis,
machinal, pendant que mon esprit libre de contraintes s’égarait parfois bien
loin.</div>
Le soleil du printemps, doux mais déjà généreux, me
chauffait les muscles lombaires tendus par la posture vigneronne.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
J’aime cette période l’année ou le réveil de la nature sonne
le début des travaux qui conduisent à la récolte future. Là se construit le
millésime, plus encore qu’à la taille qui en hiver nous pousse au dehors dans
de froides journées. Au printemps, la taille dite « en vert », vient
compléter celle de l’hiver. C’est ce travail qui non seulement contrôle la
production de l’année mais prépare aussi le cep à la taille de l’hiver suivant.
Certes les caprices de la nature ont souvent tôt fait de tout remettre en
cause, mais qu’importe, l’espoir d’une belle récolte nous pousse cep après cep et
nous fait faire les choix que l’excellence réclame et que la rentabilité
impose.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Que d’incertitudes… mais quelle détermination néanmoins,
chaque vigneron met-il alors dans ses gestes. Faisant fi des douleurs et des
peines, il soigne la vigne pour que plus tard, après bien des lunes, coulent
dans les verres de précieux nectars, s'insinuent entre les lèvres sèches des
saveurs délicates, et que se réjouissent les esprits les plus sombres.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Laissant mes mains à leur labeur, je me pensais : quoi
qu’il arrive le vigneron s’en va, courbé entre les rangs dans l’expression
forcée de la modestie, muscles meurtris et mains calleuses, quand le marchand
qui parfois l’habite - bien que de plus en plus souvent les deux se distinguent
-<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>le marchand lui s’en va debout, fier
et fanfaron, l’esprit hanté et l’œil avide,<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>chercher le chaland à qui il contera son histoire ou une histoire, c’est
selon !...</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Il en va des vins comme des hommes, certains nous enrichissent,
d’autres nous ennuient, certains nous surprennent, d’autres ne nous importent.
Quelques fois, d’aucuns nous éblouissent et nous transportent.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Je pensais à ces bouches gourmandes, à ces esprits curieux
de nos vins et de ce qui les accouche. Dans ma tête se bousculaient mille
visages inconnus, sourires éclatants de bonheur, étonnements sans cesse
renouvelés des palais qui découvrent dans les saveurs des vins, la force de la
nature, la puissance des terroirs et leur infinie richesse. </div>
Disciples d’Epicure que le vin régale et fascine, qui
veulent tout <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>savoir de notre monde clos.<br />
Je pensais encore, qu’importe pour eux des vins l’origine,
qu’importe qu’on les<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>inscrive dans une
mode ou une autre, qu’ils soient natures ou pas, immatures, à maturité ou sur
le déclin, si à l’instant de leur destin ils réjouissent les corps et les âmes.<br />
Mais pourtant il arrive malheureusement que rien ne vibre et
que le liquide au fond du verre ne soit que piteux breuvage pas même
désaltérant. Où trouver alors le plaisir, quel intérêt ? Quelle
déception ! Quelle arnaque !<br />
Dualité du vin qui peut tant émerveiller ou tant décevoir.
Il en est de modestes qui se boivent au comptoir, il en est d’exceptions qui
méritent le grand soir. <br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Comme disait tonton Georges, « faut voir à pas
confondre amour et bagatelle ».</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Dans la multitude immense, quelles sont les différences ?
Viennent-elles de la renommée ou de la rareté ? Comment choisir ?</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Etiquette racoleuse pour nouveauté hurlant son besoin de
reconnaissance, étiquette historique pour renommée acquise et parfois
contestée, slogan tout en couleurs pour attirer les regards et la curiosité,
sobriété tranquille couvrant les valeurs sûres des terroirs et du savoir-faire !</div>
Se laisser guider par le graphisme ? Par la force de
l’image et des mots, marketing bricolé de l’emballage pas toujours en phase avec
le contenu !<br />
Se fier à la prose du journaliste droit, laborieux et
honnête, éviter de céder aux propos de<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>cuvette du fils de pub foireux qui se dit son confrère !<br />
Laisser faire le hasard ou bien écouter l’autre, l’ami qui
s’y connaît, le caviste érudit, l’amateur éclairé, le vigneron sincère, le
vigneron roublard, comment savoir ?<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
A qui se fier ? Au propriétaire bourgeois à la superbe
séductrice, aux mains lisses et au verbe policé, au vigneron rugueux à la
franchise bourrue, à cet autre<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>rieur au
verbe coloré ?</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
A chaque bouteille ouverte se faire son opinion, seul(e), en
toute conscience, sans influence aucune et puis vider le verre en levant bien
le coude – joyeux - ou dans le caniveau – déçu - c’est toujours prendre un
risque !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
J’en étais là de mes incertitudes et de mes évasions.</div>
Mon dos me rappelant à la réalité, je me relevai pour le
détendre un peu. Regardant le ciel devant moi, j’y vis un beau cumulus de
printemps, gris et blanc, en perpétuel mouvement.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Furtivement j’y vis dos à dos deux têtes sans corps plantées
sur un pylône, deux profils cotonneux, différents mais semblables, l'un dans la lumière et l'autre dans l'ombre, unis comme
siamois.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgLAze7ha6qWl8fd7tgsWJmkU2hQNk3ix7MYtnuCdvaOJwc-pPrrfe6omF2N5Fhu_TjfZoC3AFOfrIl4662rwEkmSdzV_IKV3EiAHCyBTkRcTPr5xOLH-iCq2RRjZIC9PkfVOQzvBvXoU/s1600/056.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgLAze7ha6qWl8fd7tgsWJmkU2hQNk3ix7MYtnuCdvaOJwc-pPrrfe6omF2N5Fhu_TjfZoC3AFOfrIl4662rwEkmSdzV_IKV3EiAHCyBTkRcTPr5xOLH-iCq2RRjZIC9PkfVOQzvBvXoU/s1600/056.JPG" height="320" width="240" /></a></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></div>
<span style="mso-tab-count: 6;"> Cyrano et Voltaire pensai-je, à moins que ce ne fût Pinocchio et Tartuffe ? </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p></div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-66025674845244073002013-04-29T08:52:00.002-07:002013-04-29T08:53:08.804-07:00PORTES OUVERTES 3-4 et 5 mai 2013.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgVilZOy-_VLVSITck16L18ynl-ObjjtMLvL-qNqKNo45VN_IQ5x0ul2RljRBFOliaq-99sP_2pqLOCz-B7SqXWIty0jq48Ln_8XKnNkRNGEAjw5fr-OAdpa_NSG77EvEE7GsWH46kOhXM/s1600/FLYER+DEVEVEY.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"></a> </div>
Le vendredi 3 mai au matin, que dis-je, aux aurores, je pétris le pain puis je le cuis dans le four à bois familial.<br />
L'après-midi, c'est parti pour trois jours de portes ouvertes au Domaine, comme chaque année le premier week-end de mai. Brigitte aura fait les terrines avec Christine et le persillé avec Mauricette.<br />
<br />
Que du bon ! et plein de canons !<br />
<br />
Vendredi 3 mai, 16h00 à 20h00 - samedi 4 et dimanche 5 10h00 à 19h00.<br />
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiW_Rs6wAwpnd1gsgQz-79mon745puRfXzYdqbp4J4QH2gMxtN1q_LxK4BHvK0XFhYF03BV6lqbQvF8KttVbwnFpZg6jdJWAT6zVvUQkYd6XXwXDRpI75cAbOJ_BdfsxyWrP4gX9WYvgrY/s1600/AFFICHE+2013.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiW_Rs6wAwpnd1gsgQz-79mon745puRfXzYdqbp4J4QH2gMxtN1q_LxK4BHvK0XFhYF03BV6lqbQvF8KttVbwnFpZg6jdJWAT6zVvUQkYd6XXwXDRpI75cAbOJ_BdfsxyWrP4gX9WYvgrY/s1600/AFFICHE+2013.jpg" height="320" width="232" /></a></div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-34258564180210203912013-03-27T11:39:00.001-07:002013-03-27T11:39:46.425-07:00J'ai raté le grand chelem.<o:p> </o:p><br />
<o:p>
</o:p><br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
L’organisme vient de m’envoyer les conclusions de son jury
de dégustation sur des échantillons prélevés chez moi pour : je cite
l’objet : contrôles « produits ».</div>
<br />
Je dis l’organisme, parce que je n’ose pas le nommer par son vrai nom, de peur
des représailles. Quand on travaille ses vignes avec de l’herbe mieux vaut ne
pas trop titiller le pouvoir de répression.<o:p></o:p><br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0gBIjJTlLVCR6Gq1O986cIqx3s3qQW4zCb58_Q1gSjB6849eCvesYFbF8qmQf4Vdz8X822aVM8WRC9cE2fawxsj9x1sveC9z_qYhCiZQ4QZXjGR3_xgJ5hyphenhyphenZ4WLFo1cvzmg_m2zidM7k/s1600/060.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0gBIjJTlLVCR6Gq1O986cIqx3s3qQW4zCb58_Q1gSjB6849eCvesYFbF8qmQf4Vdz8X822aVM8WRC9cE2fawxsj9x1sveC9z_qYhCiZQ4QZXjGR3_xgJ5hyphenhyphenZ4WLFo1cvzmg_m2zidM7k/s1600/060.JPG" height="320" width="240" /></a></div>
<br />
<br />
L’organisme disais-je, viens de m’envoyer un joli courrier, pas de menace
cette fois et même écrit sans faute d’orthographe...<br />
<br />
On me précise bien que mes lots de vins (deux vins blancs) « ont étés
soumis à des examens organoleptiques et ont été jugés conformes ». Qu’il
ne s’agit pas d’un agrément, mais d’un résultat de contrôle !!!<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Donc si je comprends bien il s’agissait pour le jury de
juger de la conformité de mes vins avec l’appellation que je revendique pour
eux, mais pas de les agréer dans l’appellation, l’agrément d’antan ça n’existe
plus, aujourd’hui on contrôle, on évalue.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Bon moi je n’ai jamais<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>aimé les notes, les évaluations alors j’aurais tendance à
m’en …<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>mais bon je me dis qu’il
faut voir dans le détail :</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Premier vin, sept avis favorables, zéro avis défavorable !
Whoua !!! vin sur vin ! Oui je sais c’est facile.</div>
Deuxième vin,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>huit
avis favorables, un avis défavorable ! Tiens je m’dis qu’il y en a un ou une
qui n’a pas aimé et je m’interroge.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Il n’est pas question d’aimer ou pas puisqu’il est seulement
question de savoir si mon vin est conforme ou non. </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Huit jurés disent : « conforme » le neuvième
juré dit « non-conforme » !</div>
On m’aurait dit cinq contre quatre, ou trois contre trois et
trois abstentions (non ça c’est pas possible) mais quelque chose d’équilibré
quoi, même sept contre deux, admettons ! Mais là avouez que c’est bizarre.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Que s’est-il passé dans sa tête de juré… seul contre
huit ?</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
- C’est peut-être qu’il ne connaissait pas les critères de
conformité, ou qu’il pensait déguster des grands crus ?</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
- Ou alors Saturne lui a fait le coup de la panne, c’était son
premier vin, pas le temps de s’aviner les papilles encore toutes enduites de
dentifrice et hop : passé à côté ?</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
- Ou encore, comme c’est un vin blanc, il a comme tous mes
vins blancs, des petites notes amères et le neuvième juré n’a pas supporté.
Parce que le neuvième juré, il suit à la lettre ce qu’on lui a appris au stage
obligatoire pour être juré ; les amers dans les vins : c’est un
défaut ! (c’est ce dont on a essayé de me convaincre quand j’ai fait le
stage, du coup je n’ai jamais été aux dégustations), en effet je pense que les
amers sont nécessaires à la sapidité du vin.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
- Le <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>neuvième juré,
c’est un collègue qui en a ras le bol qu’on lui recale ses vins aux
dégustations alors il y va et il retoque tout ce qu’il goûte.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
- Ou alors tout simplement, le neuvième juré, sa journée a
mal commencé ce matin là, il s’est levé du mauvais pied, tout le fait ch… ça a
commencé dès le matin, le siphon de la douche était bouché, le filtre de la
cafetière aussi, il s’est coincé les doigts dans cette p… de serrure de portail
et pour finir la batterie de la bagnole était à plat. Comment on peut déguster
après ça ? Bref, c’était pas son jour !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
- Ou bien le neuvième juré, il est arrivé déguster avec une
chique carabinée qui a failli l’empêcher de venir, mais bon il tenait à venir
quand même quand on s’engage on s’engage ! <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Quand il a goûté mon Hautes Côtes à 3.22 de pH
malo faite… ça te lui collé un violent coup dans la gencive… la chique a pété... et ça lui a pourri le bec. </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Bon en tout cas, il avait sans doute une bonne raison le
neuvième juré, je ne peux pas lui en vouloir quoi !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p>En attendant, j’ai raté le grand chelem !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Alors dans sa grande précision protocolaire, l’organisme me
propose la chose suivante dans le cadre au-dessous des mentions des
résultats des examens organoleptiques:</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<i style="mso-bidi-font-style: normal;">« Merci
d’indiquer ici vos observations ainsi que d’éventuelles mesures correctrices ou
correctives. Vous pouvez également faire une demande de recours. <b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><u>Si elle est acceptée, nous vous
demandons de nous ramener les 3 des 4 échantillons laissés dans votre structure
(le 4<sup>ème</sup> doit être conservé jusqu’au résultat du contrôle).</u></b>
Vous pouvez ne faire qu’une seule demande de recours. »<o:p></o:p></i></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
!!!!!!</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Non, j’en reste là, je ne demande pas de recours pour avoir
l’unanimité, 8/9 c’est pas mal pour un cancre ! </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p></div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-36541860462717120122013-03-23T10:53:00.002-07:002013-03-25T14:30:16.076-07:00l'Françouais à Dijon la belle diguedi...<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
François est venu nous rendre visite, (le Président, pas le Pape), à Dijon chez l’autre François (le maire de Dijon, pas le Pape).</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
A Dijon, le seul Pape qu’il eût pu rencontrer eût été celui des escargots et cela aurait pu donner lieu à quelques échanges colorés.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Le pape des escargots, il n’a pas la télé, mais il sait tout sur tout, il « traje » la Bourgogne de long en large et en travers il discute avec les uns et les autres. Oh bien sûr en ces temps de télévision et d’internet, les nouvelles vont bien plus vite que lui, mais il est des informations qui ne transitent que par lui. Quelques secrets de villages et de campagnes que lui seul détient.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Le fond des choses, le fond des âmes on en parle jamais à la télé mais lui le pape des escargots il connaît tout ça.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Sûr qu’il ne serait pas contenté de lui demander ce qu’il a fait de ses promesses de campagne au Françouais, il aurait pu lui dire bien des choses en somme et sûr qu’il aurait varié le ton.<o:p> </o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>-- Sauf votre respect Mr le Président, aurait pu dire la Gazette, je connais la Bourgogne mieux que personne, croyez-moi, elle est comme le reste du monde, elle part en quenouille puis s’effiloche.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Voyez en ce début de lune rousse, j’étais à Mâcon et pour me ressourcer, j’ai remonté tout son vignoble puis traversé la Côte Chalonnaise puis celle de Beaune et de Nuits avant d’arriver là pour vous dire ceci :</div>
J’en ai croisé du monde dans les vignes, faut dire que c’était la première semaine de beau temps depuis belle lurette. Tout ce monde au travail dans les vignes et dans les caves, ça m’a confirmé que le printemps arrivait. Du coup je ne me suis pas attardé bien longtemps, pas plus que le temps de causer en vidant quelques godets.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
En y regardant vite fait comme ça, on dirait que tout va bien, ils n’ont pas l’air malheureux les vignerons, d’abord parce que ce n’est pas l’occupation qui manque, comprenez eux ils travaillent coûte que coûte et c’est en septembre après une année de labeur qu’ils font les comptes, avant personne ne sait ce qu’il adviendra, alors ça bosse dur et pour aider ils ont le bon vin et la convivialité et croyez-moi ça donne un peu de joie de vivre et de nos jours il y en a besoin. Mais comme dit l’autre : « c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses ! »</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Enfin en causant un peu, on voit qu’ils ont deux trois soucis les vignerons, d’abord à Mâcon voilà que depuis deux trois ans s’est pointée une nouvelle maladie de la vigne, enfin nouvelle pour la région. </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Un virus, la Flavescence dorée qu’elle s’appelle, un joli nom pour une sacrée salope qui vous ravage les vignes en rien de temps. Tout le monde s’inquiète, les vignerons, les syndicats, les techniciens, l’interprofession et finalement le préfet qui décide, bien conseillé qu’il est, de faire traiter toutes les vignes de Saône et Loire pour détruire le petit papillon, une cicadelle, qui pique les feuilles pour se nourrir et qui transmet ainsi le virus.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Alors ils vont traiter les vignerons, ils ont l’habitude, mildiou, oïdium, près d’un siècle et demi que ça dure, aux meilleures années de la prospérité phytopharmaceutique, ils ont même traité avec des désherbants, y’en a d’ailleurs qui continuent, et avec des insecticides de toutes sortes. Les vers de la grappe, les acariens, les pyrales et j’en passe ils ont tout dégommé à coup de pesticides. Seulement depuis dix, quinze ans, ils se sont rendu compte qu’à part le mildiou, l’oïdium et rarement les vers de la grappe, y’a pas besoin de traiter systématiquement, que quand ils labourent les vignes et qu’ils arrêtent les désherbants chimiques, les invasions d’insectes ravageurs diminuent et s’équilibrent sans tout bouffer !</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Cela fait bientôt vingt ans que les vignerons ont fait un travail formidable pour travailler proprement.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Et là y’a un problème, ils vont faire ce que leur demande le préfet et badadoum… vingt ans de travail foutus en l’air !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p>Il y l’Esca, autre maladie du bois, un champignon qui fait crever les pieds de vigne en quelques heures au début de l’été. Le produit mortel qu’ils utilisaient autrefois est aujourd’hui interdit et c’est tant mieux, moi je remarque que les plus vieilles vignes, qu’étaient pas des clones, taillées correctement: c’est bizarre mais elles crèvent pas !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Autre chose, du sud au nord, ils ont fait une pauvre récolte les vignerons de Bourgogne, moi qui n’ai pas d’âge, j’ai déjà vu ça, seulement c’était y’a longtemps, pis à l’époque, ils avaient tous une ou deux vaches, des poules et des lapins, un jardin, enfin tout pour se serrer la ceinture un moment et attendre une récolte meilleure. Et puis surtout ils devaient pas un sous au banquier. Alors que là, y va falloir payer avec des clopinettes et les banquiers ils disent que les clopinettes ça vaut rien !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Voilà ce que la Gazette aurait pu dire au Président, puis sûrement bien d'autres choses encore, terminant son propos par un improbable prêche en latin aux escargots et aux blaireaux, aux lapins et à leurs civets se terminant à coup sûr par « in vino véritas »</div>
Je n’ai aucune idée de ce que le président aurait bien pu lui répondre au vieux fou, qu’importe puisqu’il a disparu de toute façon avec le père Vincenot, à moins qu’il ne continue à hanter la campagne bourguignonne, en maugréant qu’on est en train de devenir fous.<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Si j’avais l'occasion de le rencontrer moi, le Françouais, je lui dirait bien que tout ça c’est pas si grave, que le pire c’est ce qu’on ne vois pas venir, la vouivre aurait dit la Gazette, les forces obscures des lobbies qui nous les cassent et qui nous feront plus sûrement crever que le premier verre de vin qu’on boit chaque jour et qui nous réjouit lui ! S'il devait nous donner le cancer ou je ne sais quoi d’autre, il y a bien longtemps qu’il n’y aurait plus un vigneron sur cette terre.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Bon finalement, Mr le Président, ils sont comme tout le monde les vignerons bourguignons, ils ont leurs soucis, leurs difficultés et ils sont pas idiots, ils savent bien que c’est pas vous qui allez résoudre tous ça en un tournemain, même ceux qui ont voté pour vous, ils se sont plus bercés d’espoirs que d’illusions.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Berthomeau a raison, le lobby du vin, c'est pas grand chose. "Il est pas ben vigrot" aurait dit la Gazette.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
En tout cas c’est pas une raison pour ignorer royalement les viticulteurs mon prince, car même s’ils sont pas tous des électeurs, faudrait pas pour autant les exclure des forces vives de la Bourgogne !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Ni eux ni les nombreux qui grâce à la viticulture et au vin ont du boulot ! Et pour assuré qu’il soit parce que pas délocalisable le travail de tous ces gens n'en est pas moins respectable et eux avec ! </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Parce que sur la route de Dijon,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>y’avait bien des vestons, la belle diguedi, mais pas un vigneron la belle diguedi, la belle diguedon.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
C’est pas poli d’agir de cette façon et c’est même grossier !</div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-18683652203567016972013-02-24T02:24:00.000-08:002013-05-31T04:28:24.764-07:00Le redressement par le rouge... Productif !<br />
Printemps 2013 à Paris, terrasse du Café de Flore, Arnaud et Maurice boivent un verre de vin rouge en discutant au doux soleil d'avril. Ils se sont donné rendez-vous là après une longue correspondance écrite et pas toujours cordiale. Il faut dire qu'ils ne se connaissaient pas.<br />
<br />
Maurice pensait que la France était un pays de nantis, d'assistés, de fainéants passant leur temps à glander y compris au boulot. Arnaud défendait un pays qu'il chérit et des gens qu'il aime bien surtout quand ils sont d'accord avec lui. A force de se chicaner pour des broutilles, Arnaud avait invité Maurice à Paris pour s'expliquer de vive voix. Il est malin Arnaud, il avait invité <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Maurice au bistrot parce qu'il avait un peu en travers une petite phrase que ce dernier avait glissée dans une lettre et qui lui avait plutôt déplu. <br />
<br />
Maurice avait écrit: " bientôt en France plus personne ne travaillera et les gens passeront leur temps aux terrasses des cafés à boire du vin rouge".<br />
<br />
Comme Arnaud était arrivé le premier, il avait commandé un verre de vin rouge en attendant. Un bon verre de bon vin de sa bonne Bourgogne natale où il a quelques copains vignerons. Il s'était dit on va commencer par le début modestement et il avait commandé un Hautes Côtes de Beaune Rouge 2009 signé Devevey.<br />
<br />
Maurice arriva et les présentations faites, Arnaud lui offrit un verre de bon vin rouge de sa bonne Bourgogne natale, l'autre ne put qu'accepter et ils trinquèrent. <br />
<br />
Ils commencèrent à s'expliquer longuement sur les sujets les plus divers et les plus compliqués qui procèdent de la marche du monde. Maintenant qu'ils étaient là, assis à la terrasse d'un beau café, symbole du prestige de la France, à boire un bon vin rouge de Bourgogne, les meilleures conditions étaient réunies pour se parler. Et ils parlèrent de tout : de la France, du fléchissement, du chômage, des gens, du pouvoir, du pas pouvoir et du pognon enfin de l’économie comme ils disent !<br />
<br />
Ils parlèrent tellement qu'ils eurent vite atteint le fond des verres et qu'ils en recommandèrent un autre. <br />
<br />
C'est la mienne, dit alors Maurice, on remet le même il est très bon!<br />
<br />
Puis ils reprirent leurs échanges, les langues s'agitaient, se déliaient de plus en plus et, restant polis car ils étaient tous deux de bonne éducation, ils se laissèrent aller à leur engouement pour le verbe, débattant, se coupant la parole l’un l’autre. On sentait monter l’amitié !<br />
<br />
Et derechef les verres furent vidés.<br />
<br />
Bon dit Arnaud: t'en rebois une Maurice ? Bien sûr ! répondit l'autre.<br />
<br />
On ne va pas continuer comme ça à boire au verre répliqua Arnaud, on va prendre une bouteille ça coûtera moins cher. Qu'est-ce que tu penses d'un bon Rully 2010 de chez Jean Yves Devevey ? Je le connais, il fait bon !<br />
<br />
Pour le vin je te fais confiance répondit Maurice.<br />
<br />
La bouteille arriva, ils l'entamèrent joyeusement et reprirent leurs échanges.<br />
<br />
Dis-donc ! s'exclama Arnaud, on mangerait bien un morceau sinon on va être bourrés et on dira n'importe quoi.<br />
<br />
T'as raison dit l'autre, ils font des hamburgers ici ?<br />
<br />
De quoi ? Tonna Arnaud, décidément tu connais rien à la France faut tout t'apprendre !<br />
On va commander une belle assiette de charcuterie, mon grand-père faisait une excellente rosette dans le temps à Autun, je m'y connais !<br />
<br />
Si tu t'y connais autant qu'en pinard, je te fais confiance, lui dit Maurice.<br />
<br />
Tu peux ! Je m'y connais encore mieux en rosette qu'en pinard dit Arnaud.<br />
<br />
La charcuterie était excellente et le vin tellement bon qu'ils commandèrent une autre bouteille.<br />
<br />
Tiens toi bien Maurice, dit Arnaud, il fait aussi du Volnay le Devevey on va en prendre une.<br />
<br />
A ta guise mon cher Arnaud répondit <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Maurice avec emphase. Il faut dire que les oreilles commençaient à lui chauffer.<br />
<br />
La bouteille de Volnay eut l'heur de plaire particulièrement à Maurice qui en but les trois quarts. Arnaud en bon bourguignon savait s'y prendre...<br />
<br />
Au fil des verres, notre Américain ayant du mal à articuler plus avant ses arguments, Arnaud en grande forme pris la parole et déclara, théâtral :<br />
<br />
Tu vois Maurice, on vient de passer deux heures à bavarder et à picoler toi et moi ! Et bien tu sais quoi, Maurice, on a participé au redressement de la France !<br />
<br />
L'autre le regarda ahuri...<br />
<br />
Réfléchis Maurice, les vins qu'on a bu là tranquille en causant mon gars, il a bien fallu un serveur pour nous les apporter à table et c'est pas le seul à travailler ici. Et le vin, il a bien fallu quelqu'un pour le faire Maurice et je vais te dire : le bon vin c'est pas simple à faire !<br />
<br />
C'est comme la bonne charcuterie, derrière un verre de vin ou derrière une rosette, t'imagines pas le nombre de gens qui bossent Maurice et même qu'ils usent des pneus de tracteurs les vignerons et les éleveurs, rends-toi compte !<br />
<br />
Tous ces gens qui travaillent, viticulteurs, tonneliers, verriers, bouchonniers, imprimeurs, vendeurs, livreurs, assureurs et même banquiers, la liste est infinie Maurice, plus il y de gens qui boivent du rouge et qui mangent de la charcuterie, plus il y de gens qui bossent en France et qui eux aussi boivent du rouge et ça n’en finit jamais, c'est le grand mouvement perpétuel de la vie ça Maurice et en plus c'est du plaisir, c’est du bonheur !<br />
<br />
Là, nous deux Maurice, poursuivit l'Arnaud, pendant deux heures on a fait bosser des milliers de gens !<br />
<br />
Alors tu sais quoi Maurice ?<br />
<br />
On en reboit un, le Devevey il fait un Beaune 1er cru les Pertuisots du feu de dieu, je te l'offre, tu vas voir avec des œufs en meurette c'est de la balle !<br />
<br />
Il avait jamais mangé des oeufs en meurette le Maurice, jamais bu du si bon vin, il savait même pas que ça existait, le Maurice !<br />
Et bien il est reparti le lendemain secoué, tout tourneboulé, étonné de ne pas avoir la gueule de bois (il avait bu et mangé que du bon), tous ses clichés sur les français fracassés <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et ses certitudes dévastées.<br />
<br />
On ne l’a jamais revu. Aux dernières nouvelles il errait dans Manhattan habillé en culotte de velours avec un béret sur la tête en chantant en boucle un ban bourguignon que lui avait appris l'Arnaud...<br />
<br />
Merci Arnaud et à la tienne !deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-48608686379900116622013-02-08T07:35:00.000-08:002013-02-09T00:40:49.650-08:00De quels vins on s’abreuve, de quels mots on se saoule ?<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p></o:p> </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Tempête dans une sapine, les cerveaux aujourd’hui s’agitent
sur la toile aussi virtuelle que les propos sont superficiels.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p>Le vin convenable est-il le vin bio, le vin nature ou le
reste ?</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
On ne sait plus à quel vigneron se vouer !<o:p> </o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Il est assez probable que le meilleur vin soit celui qui
nous fait plaisir, car il est bien loin le temps ou l’on buvait de la piquette
pour se garder des dangers de l’eau d’alors, qui était sans doute bien plus
dangereuse que le pire vin d’aujourd’hui ! </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Loin aussi le temps ou l’on buvait des litres et des litres
de vin pour tenir le coup au boulot ou pour tenir le coup tout court.<o:p> </o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Alors c’est quoi ce débat ? il y aurait des vins bons,
des moins bons, des mauvais?</div>
Merde alors et on ne nous dit rien !<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Il aurait des vins sains (natures) et des malsains (les
autres) ? </div>
Non, déconnez pas les mecs !<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Le vin finalement c’est un peu comme le sexe et tout le
reste, c’est ceux qui en parlent le plus…</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Chez nos chers prescripteurs, c’est comme partout y’a du bon
et du moins bons, des « goûteux » et des « buveux ».</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Moi vigneron, j’en bave des ronds de chapeau pour arriver à
faire du vin buvable qui donne un peu de plaisir aux braves gens qui m’en
achètent. Il y en a parmi eux qui me disent qu’il est bon, d’autres disent même
excellent, ça me fait du bien mais ça résout rien.</div>
Cela ne m’empêche pas chaque début d’année de me demander si
elle se passera bien; je veux dire si je réussirai à payer les banquiers, les
fournisseurs et à avoir encore de quoi nourrir ma famille. <br />
Cela ne m’empêche pas comme tous mes collègues vignerons, le
printemps venu, de serrer des fesses en espérant qu’il ne gèlera pas. Et quand
ça passe, j’espère qu’il ne pleuvra pas trop, qu’il ne fera pas trop froid, ni
trop chaud et que je ne serai pas obligé de traiter tous les quatre matins,
j’espère aussi qu’il ne grêlera pas et qu’août (qui fait le moût) sera beau et
que ça durera jusqu’aux vendanges.<br />
Après j’espère que mon vin sera pas bouchonné et puis pour
compléter que mes clients me paieront et pas en retard si possible !<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Voyez un peu messieurs les « goûteux », les basses
considérations que j’ai dans mon métier.</div>
<br />
Dites-moi donc ce que vous buvez, si vous n’êtes pas -que-
des « goûteux »?<br />
Parce que je vous vois bien goûter à tour de papilles et
puis juger, noter, classer, faire et défaire, dire du bien d’un vin du mal d’un
autre, encenser un vigneron, baver sur un autre , c’est quoi cette mode
ridicule de vouloir tout déguster ? Maintenant, au restaurant on vous
apporte votre assiette et on vous dit : « bonne dégustation »
alors que vous êtes venu pour manger !<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>ben ça va ou bien ?<br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Faudrait arrêter de penser que vous êtes au centre du monde
du vin les « goûteux » et que vous avez une science infuse qui
n’existe pas. Si vous aviez un peu d’honnêteté et d’amour propre, en imaginant
que vous soyez fondés à juger le travail des vignerons, vous ne commenteriez
que vous propres sensations après avoir bu un vin… à l’apéro, ou mieux en
mangeant à table comme il se doit. Parce qu’un vin ne représente pas qu’un vin
mais un lieu, un instant, presque un état !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
La dégustation c’est un outil technique de fabrication du
vin, c’est un outil technique pour choisir ce que l’on veut acheter et encore
ce deuxième point se discute. Faudrait arrêter de confondre les moyens et la
fin.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Le meilleur vin ça n’existe pas, c’est celui qui nous rend
heureux à un moment donné parce qu’on est bien là où on le boit et avec qui on
boit. </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Un aligoté avec de bons amis sera toujours plus joyeux qu’un
Montrachet partagé à regret avec de mauvais compagnons.<br />
</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Il m’est avis que si vous buviez un peu ou un peu plus, vous
découvririez les fabuleuses vertus du vin.</div>
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Car, quant à écrire sur les vins, ce n’est pas qu’une
occupation, c’est sérieux mais il faut en être capable, oserais-je dire en être
digne ?</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Les auteurs qui en pinçaient pour la chopine, les « buveux »,
ont de tous temps écrits de fort belles choses et puisque vous prétendez juger
notre travail, je prétends vous dire que leur lumière montait du fond du verre pour
éclairer leurs esprits et que c’était d’un autre tonneau !</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Je ne vois rien dans vos écrits polémiques qui présente
luminosité et grandeur ou qui révèle un tant soit peu de talent. En croyant
parler du vin, c’est souvent de vous-même que vous parlez, traitant le vin
comme un faire-valoir, vous le galvaudez dans des crachoirs. <o:p> </o:p></div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Sans talent et même avec, il nous reste le labeur, c’est
notre lot à tous, vignerons, écrivains également et autres<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>aussi. Sans talent ni travail, les « goûteux »
ne sont finalement que des gribouilleurs. </div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
La nature a créé l’eau et l’homme le vin et l’écriture…</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
Et l’homme n’est pas parfait chacun le sait bien.</div>
<br />
<div class="MsoNormal" style="margin: 0cm 0cm 0pt;">
<o:p> </o:p></div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-51560322937261055122012-12-27T07:25:00.000-08:002012-12-27T07:25:46.723-08:00Raté de peu!<br />
Et voilà, deux mildiouse se termine, à l'image de ce qu'elle fût,
humide!<o:p></o:p><br />
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On n'espère pas revoir cela de sitôt parce qu'une année de labeur pour si
peu ça frôle l'impensable. Les anciens ont dit encore cette année, comme en
2003 mais pour d'autres raisons, qu'ils n'avaient jamais vu cela, pas à ce
point en tout cas; mais les plus anciens, les "nonas"
qui se souviennent encore, ont peut-être perdu quelques bouts de souvenirs en
route (?).<o:p></o:p><br />
<br />
Bon ça aurait pu être pire, on a quand même échappé à l'apocalypse, c'est
une raison de se réjouir... ou pas d'ailleurs, car si l'on y regarde sous un
autre angle, il eut fallu que plus de monde y croie à cette fin du monde,
imaginez l'affaire: que fait-on en pareilles circonstances, dès lors que l'on
est épicurien, amateur de bons vins ?<o:p></o:p><br />
<br />
On se dit: toutes ces bouteilles que l'on chéri depuis des années, achetées
parfois à prix d'or, il faut les boire! En profiter enfin avant de disparaître!<o:p></o:p><br />
<br />
On aurait pu alors assister à une apocalyptique soûlographie, une
monumentale beuverie en attendant que tout pète, quitte à risquer de se péter
soi-même la panse!<o:p></o:p><br />
<br />
Et le lendemain: gueule de bois joyeuse d'être encore là et de constater que
tout continue, qu'il n'y a rien d'autre à reconstruire que les caves vides... à
remplir...<o:p></o:p><br />
<br />
Ah quel bonheur pour les vignerons, vous n'en avez plus? ça tombe bien il
nous en reste... enfin un peu, très peu parfois, surtout 2012! mais non c'est
pas cher, c'est rare!<o:p></o:p><br />
<br />
Rien de tout ça, les gens ne croient plus en rien, c'est le scepticisme
généralisé, l'incrédulité dominante ou la peur partagée!<o:p></o:p><br />
<br />
Peur de manquer, peur du gendarme que sais-je encore? On a pratiquement rien
bu!<o:p></o:p><br />
<br />
Alors on aurait pu arroser ça; ce "Raté de peu", c'était
l'occasion d'en ouvrir!<o:p></o:p><br />
<br />
Bref, encore une occasion manquée de partager de la joie. Pourquoi faut-il
absolument une occasion alors qu'une envie suffit?<o:p></o:p><br />
<br />
Vous les voyez ces bouteilles qui vous tendent leurs goulots suppliants,
alors qu'est-ce qui vous retient? Vous n'aimez pas boire seul? Invitez un
copain et même plusieurs comme ça vous pourrez partager plus pardi!<o:p></o:p><br />
<br />
Allez lâcher-vous, n'attendez pas, on ne sait jamais s'il y avait une erreur
de calcul?<o:p></o:p><br />
<br />
Si les prévisionnistes
étaient comme les vieux, un peu oublieux - pas fiables, et que l'apocalypse
soit pour demain vous auriez des regrets même dans l'au delà. <o:p></o:p><br />
<br />
Car c'est connu de tous: dans l'au delà, il y a de l'eau mais pas de vin,
rien, pas une goutte, même pas une piquette à deux balles alors sûrement pas du
bon!<o:p></o:p><br />
<br />
Bon je compte sur vous et puis cette année je ne fais pas de vœux parce que
l'an dernier j'ai voulu faire le malin avec mes bocaux et puis mon point
d'interrogation, alors on a vu le résultat!<o:p></o:p><br />
<br />
Cette année je ne dis rien. Et quand je ne dis rien, je dis tout!<o:p></o:p><br />
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<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjd8jLy6Fdh5n6FIcHKwwYQJGzNaiiYWLwy6MuOElgPH-yhaEibbzkdeQAtYOsyANwPotavQsWJE6f2fWvjwACyXz4vs8SpNnif87_-dtUM4kFi74argxF5Mv591idZ8s5TzuOjNXBKMUg/s1600/0401201220120104_14.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjd8jLy6Fdh5n6FIcHKwwYQJGzNaiiYWLwy6MuOElgPH-yhaEibbzkdeQAtYOsyANwPotavQsWJE6f2fWvjwACyXz4vs8SpNnif87_-dtUM4kFi74argxF5Mv591idZ8s5TzuOjNXBKMUg/s1600/0401201220120104_14.JPG" height="240" width="320" /></a></div>
deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-15580211130337300512010-06-07T10:25:00.000-07:002012-12-27T07:23:07.606-08:00solidarité vigneronne<div>
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Vendredi 5 mars 2010, Stéphane m'avait donné un bon tuyau, je cherchais depuis longtemps, depuis 1992, à travailler des vignes dans le beau village voisin de Rully.<br />
Contact pris avec les propriétaires, l'affaire était en marche mais les vignes pas taillées et à reprendre pour cette campagne 2010. A moi seul, la tâche était insurmontable!</div>
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L'année 2009 avait été particulièrement difficile, douloureuse même, j'avais dû me séparer de mon employé chargé des vignes et me retrouvais donc avec une charge de travail considérable. Mais lueur dans la grisaille, un certain nombre d'amis m'avaient alors proposé leur aide.</div>
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Heureux de pouvoir compter sur eux, je leur fis signe pour l'organisation d'une journée d'entraide comme il n'en existe plus beaucoup.</div>
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Tous ont répondu présents et ce vendredi de début mars, seule journée ensoleillée dans l'hiver se prolongeant, nous avons taillé deux hectares soixante dix et commencé de tirer les sarments, avalé avec plaisir un bon casse-croûte préparé par Brigitte et Christine et bus quelques bons verres. Qu'elles soient ici remerciées pour la qualité des terrines et leur aide au succès de la journée dont ce repas de bout de vigne ne fût pas le moindre des temps forts.</div>
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Merci à Stéphane et Sandrine, merci à Olivier et Corinne, à Dominique, à Jean-Philippe, Benjamin, David, Emmanuel et Jean-Michel venu du Jura, ainsi qu'aux personnes qui vous accompagnaient. </div>
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De l'avis de tous, ce fût une belle journée, amicale, fraternelle, conviviale et chaleureuse bien que tout de même laborieuse.</div>
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Quelle jolie leçon de vie dans ce monde un peu fou ou l'individualisme l'emporte souvent!</div>
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Quelle joie et quelle fierté d'avoir autour de soi des personnes comme vous!</div>
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Je radoterai longtemps (je le souhaite) à ma descendance, cet épisode heureux de ma vie.</div>
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Qui doutera maintenant de la capacité de notre métier à rassembler les gens sous le signe de la convivialité et du bien vivre.</div>
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Quelques raisons de garder l'espoir!</div>
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deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-27786231794625776492008-06-09T06:50:00.000-07:002008-06-09T06:55:08.168-07:00Ainsi donc on a trouvé des pesticides dans les vins !<br /> Ce qui eût été étonnant, c'est que les cherchant, on en trouvât point !<br /><br />En effet depuis l'après guerre, le paysan français est passé du statut de cultivateur comme on disait alors à celui d'exploitant comme on dit aujourd'hui.<br />Ceci peut sembler anodin, mais c'est lourd de sens. Ce n'est pas que pure rhétorique, dans cultivateur il y a "culture", il y a une notion d'échange et de lien charnel entre l'homme et "sa" terre.<br />Dans exploitant, il y a "exploiter" et d'exploitant à exploiteur il n'y a pas loin.<br />Devenant exploitant, le paysan s'est gonflé de cupidité au même rythme que son esprit s'est appauvri, oubliant ses acquis, son ancestrale expérience de la nature, son bon sens paysan, au profit de compétences transférées aux techniciens de tous poils, marchands de bonheur à court terme et de malheurs pour plus tard.<br /><br />La viticulture comme toute l'agriculture s'est considérablement embourgeoisée, cédant aux sirènes de l'agrochimie pour ménager sa peine et augmenter ses profits.<br />Que de molécules chimiques toutes plus miraculeuses les unes que les autres et prétendues indispensables n'avons-nous pas utilisées ?<br />Nous avons cédé aux puissances commerciales, à la facilité et nous en sommes aujourd'hui coupables.<br />Il est temps que les consciences s'éveillent, il est temps de reconnaître que ce qui fait que la nature s'équilibre sur notre terre, dans nos vignes est fondamental et fragile !<br />En Bourgogne, le désert n'existe pas, terre – eau - lumière donnent naissance à la vie: micro-organismes, plantes, insectes etc. ... animaux petits et grands ... homme...<br />Ce dernier utilisant abondamment des herbicides, détruit les premiers sans lesquels les suivants ne peuvent survivre jusqu'au jour ou il se rend compte qu'il se met lui même en danger. Mais avant cela, le mal court et devient quelquefois irrémédiable.<br />Si l'on peut sérieusement penser qu'il suffit de changer nos pratiques pour épurer nos vins, nous laissons dès maintenant à nos enfants des eaux polluées de pesticides pour beaucoup plus longtemps.<br /><br />Pourquoi ce qui était autrefois fait à la main et avec l'aide du cheval ne serait pas possible avec des tracteurs qui bien que polluants n'ont pas l'effet dévastateur de la chimie ? Labourons modérément, cultivons la terre !<br />Bien sûr c'est possible techniquement mais pratiquement, c'est plus difficile. Le vigneron que je suis, souhaitant encourager au maximum la richesse botanique et donc la diversité biologique dans ses vignes doit affronter les foudres de certains confrères, les réprimandes et les menaces (de perdre l'AOC) de l'INAO, sans parler des reproches des propriétaires qui pensent qu'enherbé, leur patrimoine est en péril: s'ils savaient ...!<br /><br /><br />Tous ces gens ne supportent pas la présence d'herbe dans les vignes et même si la tolérance a fait des progrès indiscutables, ce n'est pas suffisant.<br />Il faut changer la norme, il faut savoir prendre les risques que nous impose une approche écologique de notre métier nous en avons les moyens.<br />Les meilleurs d'entre-nous sont dans cette démarche, il faut que tous les autres suivent !<br />Ne parlons pas de Biologie, terme galvaudé, récupéré par le marketing, mais je veux une nouvelle fois saluer les pionniers de la viticulture biologique et de la biodynamie, nous leur devons d'avoir pris conscience avant d'autres et surtout avant les analyses que nous mettions la planète en danger.<br />Ils ont pris des risques eux, mais pour eux seuls, ont payé cher leur engagement et c'est grâce à leurs expériences que nous pouvons avancer aujourd'hui sur leurs traces et à moindres frais.<br /><br />Alors allons-y et sans perdre plus de temps, bannissons définitivement les herbicides chimiques de nos vignobles, nous n'en avons pas besoin et réfléchissons, en même temps que nous observons les effets bienfaiteurs et naturels du retour des plantes adventices, à limiter puis à arrêter les intrants chimiques.<br />C'est possible, c'est une autre conception de notre métier, Ô combien valorisante pour le vigneron qui redevient cultivateur, recouvre ses compétences et sa liberté de penser et d'agir, Ô combien salutaire pour le consommateur et donc nécessaire pour la sauvegarde de notre métier déjà bien diabolisé, ce beau métier par ces dérives longtemps commises, à coup sûr en danger !<br /><br /><br />Jean Yves Devevey.deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8895818939327421174.post-46397528589538519002008-04-13T12:35:00.000-07:002012-12-27T06:40:24.273-08:00j'ai nettoyé la cave!Mercredi 27 février 2008.<br />
Créer son blog, communiquer ses humeurs, écrire pour exprimer ce que trop souvent on ne peut exprimer; quel bonheur!Si je démarre ce blog aujourd'hui, c'est que mon actualité m'y pousse. Mais avant toute chose, permettez-moi de me présenter: Jean Yves Devevey, vigneron en Bourgogne.Pour plus d'informations sur le domaine et les vins: <a href="http://www.devevey.com/">http://www.devevey.com/</a><br />
<br />
Aujourd'hui n'était pas une journée tout à fait comme les autres, en effet la visite d'un journaliste du vin américain spécialiste de la Bourgogne et renommé était annoncée depuis plusieurs semaines. Je n'ai pas pour habitude de recevoir des journalistes, rares sont ceux qui se donnent la peine de venir jusqu'à Demigny, aux confins de la Saône et Loire et de la Côte d'Or,à quelques kilomètres des célèbres vignobles de la côte de Beaune. C'était donc un peu l'attente d'un grand évènement, après bientôt seize années de labeur, pensez, un journaliste américain!<br />
L'assistante du monsieur m'avait précisé que celui-ci ne goûterait que les 2006, j'avais donc décidé de repousser de quelques jours les derniers soutirages. Tâche compliquée, les dates de mes interventions sur les vins étant toujours choisies en fonction du calendrier lunaire. Mais enfin entre faire goûter des vins reposés et bien ouverts au sortir de l'hiver et des vins chahutés par un soutirage, il n'y avait pas à hésiter. Je décale donc les dates de soutirage pour ce Monsieur, ce qui bien sûr décale également les éventuelles filtrations et la mise en bouteilles donc les expéditions etc... Que croyez vous qu'il advint? A l'heure du rendez-vous, l'assistante du Monsieur appela au téléphone pour l'excuser d'annuler sa visite, me donnant force détails quant à ses indispositions gastriques.Tant de justifications que j'en vins à douter de la véracité de l'excuse. Et me voilà un peu frustré bien sûr, il y a quelques temps j'aurais été furieux et peut-être même grossier mais je vieillis et comme les vins que je produis: je m'attendris. Si j'ai pris le temps de publier cette anecdote, c'est que curieusement elle m'est déjà arrivée et le meilleur, c'est que l'excuse est toujours gastrique!Décidément ça fait CH....<br />
Ne gardons que le coté positif: j'ai nettoyé la cave!deveveyhttp://www.blogger.com/profile/10724044998393987799noreply@blogger.com0